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Black Lives Matter: Le combat que nous sommes fatigués de mener

Il est assez fou de penser qu'en 2020 nous en sommes encore à scander « Black Lives Matter» autour de nous. Et pourtant, ces dernières semaines, cette phrase a souvent été répétée. Que ce soit pendant des manifestations, des carrés noirs sur les réseaux sociaux ou les interminables débats à la télévision, Black Lives Matter est ce que l'on entend à longueur de journée depuis bientôt un mois.

Le 25 Mai dernier, internet retenait à nouveau son souffle face à la vidéo du décès de George Floyd, un autre homme noir tué par la police aux États-unis. Apparemment, il s'agissait là de la fois de trop. Car, dès le lendemain, des voix se faisaient entendre de part et d'autre du globe pour crier la stupeur et l'effroi que suscitaient ces quelques secondes à l'écran pendant lesquelles un autre homme noir mourait sous le poids de la police américaine.

Depuis ce jour, rien n'a plus jamais été pareil. Émoi, stupeur, larmes, colère, frustration, sont quelques uns des sentiments hébergés par la toile depuis ce jour. Si l'Amérique vit depuis lors au rythme des protestations, nous autres avons appris à vivre au rythme des revendications.


Nous sommes tous concernés


George Floyd n'est pas le premier homme noir mort suite à une altercation avec la police américaine. Il ne sera sûrement pas le dernier ( la preuve, quelques jours après seulement, d'autres « incidents» du genre inondaient les réseaux sociaux) .Et, il est triste de se dire que ce ne sera pas la dernière fois que nous verrons une personne noire / de couleur ( je déteste cette expression) se faire brutaliser par la police, ou être tuée froidement à cause de la couleur de sa peau.

En tant qu'être humain, en tant que femme, noire, africaine, vivant en Amérique depuis bientôt quatre ans, cette période est extrêmement difficile à traverser. Loin du Corona et du ralentissement des choses dans le monde, il est inconcevable pour moi de rester aveugle face à ce genre d'injustice. De plus, je suis la seule femme d'une fratrie de 4, et , imaginer mes frères crier à l'aide sous le poids de plusieurs policiers me fend le coeur.

Et pourtant, les mères, soeurs, femmes, grands-mères, ... de milliers d'hommes noirs doivent faire face à cette situation au quotidien et prier qu'ils leur reviennent entier lorsqu'Ils traversent le seuil de la porte chaque matin pour aller au travail, à l'école, courir, faire des courses, etc. Cela ne devrait plus arriver, et pourtant, nous continuons de subir des traitements pareils À CAUSE DE LA COULEUR DE NOTRE PEAU.


En tant que marque, il a fallu très vite trouver l'équilibre entre nos ressentis personnels, notre placement en tant qu'entité, mais aussi le ton à utiliser pour faire passer notre message auprès de la communauté Madeinkamerun.

Les premiers jours furent les plus difficiles. Une paralysie digitale nous empêchait de poster quoi que ce soit. Nous étions partagés entre le fait de paraître insensible en continuant de poster des affaires concernant seulement Madeinkamerun et ses produits, et ne pas poster du tout!

Au final, nous avons décidé d'assumer notre point de vue sur la question. Nous sommes contre toute forme de racisme et revendiquons le fait d'être traité comme les êtres humains que nous sommes, nous revendiquons en tant que marque que nos contenus et produits soient tout autant valorisés que des marques non-noires, que nos produits et artisans soient rémunérés au même titre que les autres, mais aussi et surtout que notre culture, socle de notre marque, soit appréciée à sa juste valeur.

Au-delà du slogan Black Lives Matter et de son regain de popularité, tout ce que nous voulons nous, c'est un équilibre, un équilibre pour lequel nous ne devrions plus nous battre depuis des siècles.


Inès pour Madeinkamerun

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